L'eglise de Venise
L'eglise de Venise

L'église actuelle date de 1846, elle est de style néo-classique, classée monument historique.


époque de construction : 2e quart 19e siècle
année : 1839 ; 1846
auteur(s) : MARTIN (maître de l'oeuvre)

HISTORIQUE DE L’EGLISE DE VENISE

 

Inscrite à l’Inventaire Supplémentaires des Monuments Historique

 

L’Eglise de Venise, de style classique, est bâtie sur le plan de la croix grecque . L’interieur, décore de gypseries  particulièrement soignées, est d’une grande élégance.

Sa construction a été confiée â I ‘architecte bisontin B. MARTIN qui l’on doit également à Besançon l’achèvement du portail de l’Eglise de la  Madeleine et le projet de la rue de la République (1838) ; Dole, le théâtre (1841).

Dans son devis du 5 novembre 1839, il expose ainsi les motifs de la construction de cette église : “Depuis longtemp, l’autorité ecclésiastique a reconnu l’Indispensable nécessité de construire une église nouvelle dans la commune de Venise, l’église actuelle n’étant qu’une chapelle succursale dont les dimensions ne se trouvent plus en rapport avec la population de la commune et dont la disposition est inconvenante pour l’exercice du culte Divin.

Le placement le plus convenable pour la nouvelle église est le terrain communal appelé PAQUIT situé hors du vi1lage et coté de la cure (actuellement l’école)

Le Conseil Municipal ayant apprécié ces considérations a consenti par sa délibération a probatoire du projet à ce que l’Eglise soit élevée dans cet endroit.

Les offices pourront être célébrés dans l’église actuelle. Pour que cet édifice puisse être ouvert dans le courant de la prochaine campagne, il est indispensable qu’il soit adjugé cette année.

Effectivement, les travaux sont adjugés le 19 décembre 1839, soit un mois et demi plus tard, Claude François GOUTHIERE, entrepreneur Venise  pour la somme de 29.600 F, non compris les honoraires de I ‘ architecte s ‘élevant  à 1.490 F.

il doit commencer immédiatement son travail la carrière de pierres puisque trois mois plus tard (12 mars 1840) il demande par écrit au Préfet d’obliger la commune a marquer l’emplacement de l’Eglise sur le terrain communal réservé à cet effet, agrandie d’une parcelle contigüe de 6 ares 61 ca achetée pour la somme de 500 F  à M. Jean Baptiste BOIVIN.

l‘architecte réceptionne les travaux le 5 septembre 1842 avec un an de retard sur 1es prévisions, sans observation sur leur exécution. Il restait alors  dû l’entrepreneur : 1.377.50 F.

Mais la commune de Venise ayant constaté des malfaçons : infiltrations à travers les murs exposés à la pluie, non respect du devis, défauts dans la ferblanterie, refuse de payer ce dû. Un procès s’ensuit. Le  Jugement du 17 décembre 1845 con damne l’entrepreneur à 500 F et l’architecte à 500 F de dommages-intérêts. L’entrepreneur fait appel, mais avant que l’affaire soit appelée, intervient une transaction dans laquelle le condamné accepte toutes les dispositions du jugement, la commune admettant pour sa part la réduction 750 F des dommages-intérêts (15 juillet 1846).

 

TRAVAUX DE FINITION ET DE DECORATION

 

Décoration intérieure

 

Avant que les travaux de gros œuvre ne soient terminés, sont entrepris les travaux d’aménagement intérieur suivant le projet et le devis du 1er février 1842 du même architecte B. Martin.

Ce sont:

Les gypseries

Les menuiseries : portes fenêtres sacristie, persiennes et escaliers du clocher, le beffroi, le tout en chêne, les planchers du clocher en sapin.

La Serrurerie : fenêtres de  l’Eglise, grille de la nef (disparue), la table de communion  les barreaux aux fenêtres de la sacristie.

Les travaux sont adjugés le.19 juillet 1842 au « Sieur DOMANGE, entrepreneur

à Besançon pour la somme de 6.050 F, sous la condition qu’ils soient terminés le

15 octobre. Effectivement, ils sont réceptionnés le 15 octobre 18’2, sans observation, par l’architecte MARTIN.

A l’architecte Martin revient toute la construction et la décoration intérieure de l’autel.

Nous devons le reste des travaux à l’architecte PAINCHAUX, de Besançon également.

 

Cloche de l’église

 

Celui-ci établit le devis descriptif d’une cloche de 1250 kg, M. GOUSSEL, BRENET et Fils à BLEVAINCOURT (Vosges) en sont déclarés adjudicataire pour la somme de 335 F sous la condition qu’elle soit 1ivrée pour le 1er octobre 1844. Elle porte l‘inscription : “j ‘ai été fondue sous l’ad on de Mr MAIRE  et bénite par Mr LEXIS NACHIN, curé de Venise. J’ai eu pour parrain J. Bpt MARIE Ln DROUHOT de VILLERSEXEL âgé de 7 ans et pour marraine MARIE Lte VALENTINE GOBILLOT de VENISE âgée de 4 ans. GOUSSEL, BRENET et Fils à BLEVAINCOURT ”. J.B. DROUHOT et M.L. GOBILLOT sont cousins.

 

Le Maitre-autel

D’après les dessins de B Martin, 1’architecte PAINCHAUX fait le 17 mai 1844 le devis du maitre autel. Le STYLOBATE (soubassement avec base et corniche) le gradin et les marches sont en pierre polie, ‘L’autel en forme de tombeau en marbre blanc de France. Les travaux sont adjugés, le 25 Juin 1844 pour la somme de 2.466 F, à Mr BAZIN Georges, entrepreneur Besançon et terminés vraisemblable le 1er octobre 1844.

 

Travaux de finition

il ne restait plus, pour achever l’Eglise, que quelques travaux de décoration ainsi nommés par l’architecte PAINCHAUX dans son devis daté du 17 mai 1844, soit  le même jour que celui du maitre-autel. Ce sont un tabernacle en bois peint et doré avec 6 chandeliers et un Christ, d’après les dessins de 1839 de B. MARTIN,

Les bancs des chantres avec pupitre et deux stalles.

Les fonts baptismaux, également suivant le dessin de 1839 de B. MARTIN

Un chapier, une crédence et un buffet pour la sacristie.Les travaux sont adjus1e 25 juin 1844 pour 2.852 à  BLONDEAU, entrepreneur à Besançon. Ils doivent être terminés le 1er octobre 1844.

Deux chandeliers en bois doré ont disparu sans que l’on se souvienne comment. Tout le reste est en bon état.

 

Les Tableaux

 

La commune de Venise demande à Sébastien BALDAUF, décorateur à Besançon, 143 grande rue, un tableau de St Martin Evêque, patron de la paroisse. Le 28 septembre I853, S. BALDAUF s’engage à  faire pour la somme de 700 F  Il représentera « Saint Martin Evêque ressuscitant  un enfant mort » et mesurera 3,23m x 2 m y compris son cadre en bois doré. Ce tableau, accroché derrière l’autel représente en fait St Blaise, tenant deux cierges croisés allumés, devant lui, une femme agenouillée tient son enfant mort dans ses bras. Le décorateur a t-i1 profité de l’ignorance des fidèles en ichnographie pour se défaire d’un tableau dont il n’avait pas la vente ?

 

Sébastien BALDAUF s’engage également à  restaurer, pour la Somme de 100 F, un tableau ancien de 2,11 m de largeur. Nous ignorons son origine, ce qu’il représentait, et ce qu’il est devenu. Il ne peut s’agir de l’un des deux autres tableaux de l’église. Un St Martin à cheval partageant son manteau, mesurant 2, 32 m de hauteur sur 1, 55 m de largeur, cadre compris, peint par BEAU (professeur de dessin de Gustave COUBET) en 1824, et un St François Xavier tenant 1a main un crucifix sans signature visible mesurant 2, 23 m x l, 52 m.

 

TRAVAUX DE REPARATION

 

Les malfaçons constatées après 1’achèvement des travaux ont eu rapidement de sérieuses répercussions. Quatre ans seulement après l’achèvement du gros œuvre la p1uie a gravement endommagé les joints des pierres de taille du clocher, les crépis et la couverture. . . .

II faut donc rejointoyer au “mastic” tous les joints dégradés du c1ocher et de la façade, reprendre au mortier hydraulique les enduits des murs extérieurs, refaire la couverture en plomb des saillies de corniches, cordons et fenêtres, réparer les bordures et rivages de la toiture et remanier  les chéneaux. A l’intérieur il faut encore réparer les plâtreries dégradées, repeindre à l’huile 1es bois

Le tableau de Saint Martin à cheval a été remis en état par une restauratrice du Musée du Louvre.