Village de la vallée de l’Ognon, Venise s’est développé autour d’une source captée dans le bois de la Côte ; celle-ci alimente un ruisseau, qui, après avoir traversé le territoire communal du sud au nord, se jette dans l’Ognon.
Aujourd’hui, les constructions récentes côtoient avec bonheur de vieilles demeures bourgeoises, l’ensemble offre un visage harmonieux. Au nord, la commune étend ses terres dans la plaine alluviale de 1’Ognon (223 mètres d’altitude) où l’on trouve les cultures céréalières et fourragères. Lentement on remonte vers le village posé (à 237mètres) au pied des avant-monts fortement boisés de la forêt de Chailluz (512 mètres â la crête des bois de la Grande Côte) et entouré de coteaux autrefois recouverts d’un vignoble réputé dans toute la vallée.
Voies de communication
Village traversé d’est en ouest par le CD 14 (de Recologne à Pigney) qui relie Venise a Moncey et à Vieilley Par le C D 212 on rejoint Palise au nord. De Venise a Cromary par un chemin communal.
Au sud du territoire passage du C D 138 qui relie Vieilley a Champoux.
Autrefois la voie ferrée de Besançon à Vesoul traversait la commune au nord.
A 22 kms au nord-est de Besançon et à 7 kms au nord de Marchaux
Premier cadastre établi en 1808
Superficie de 618 ha en forêts (1980)
Hameaux
Barisey (a 2km au nord du village)
Toponymie
Vanisia (1091) ; Vanisia (1148); Vinisia (XIIème siècle) ; Venise(1266) ; Venize (1580).
Economie-Société
Démographie historique
1614 : 34 feux
1657 : 9 feux, 42 hab.
1688 : 102 hab.
1735 : 24 feux
1753 : 28 feux
1790: 600 hab.
1826 : 357 hab.
1851 : 355 hab.
1876 : 256 hab.
1901 : 224 hab.
1926 : 207 hab.
1954 : 190 hab.
1968 : 177 hab.
1975 : 188hab.
1982 : 235 hab.
Pertes subies au cours des dernières guerres
1914-1918 : 12 soldats
1939 1945 : 2 soldats
Familles existant au XVIIIe siècle (R P Pause 1745-1755)
Bau, Berchy, Bide, Bise, Boivin, Bote, Bollet, Boucheton, Bourgeois, Buchettet, Caillet,
Caillot, Caillou, Carrar, Chapuis, Charité, Coget, Conche, Couché, Courtois, Escarnot, Eschenoz, Fardey, Fauver, Fauvey, Foué, Gobillot, Grand, Grillet, Grillon, Humbert, Jannerot, Joliot, Ligier, Louis, Maire, Mairet, Marmillon, Martin, Millet, Mittey, Molombe, Munnier, Nepveu, Ouf, Pagot, Pernot, Perrin, Petitot, Petitperrin,:Pinard, Poirés, Poirier, Simonet, Surmont, Vienot.
Situation administrative
Ancien Régime — Subdélégation de Besançon : maîtrise dés Eaux et Forêts de Besançon.
Révolution - District de Besançon canton de Bonnay
XIXe-XXe siècles- Arrondissement de Besançon, canton de Marchaux
Situation judiciaire
Ancien régime — Présidial de Vesoul bailliage de Vesoul, prévôté de Cromary et justice seigneuriale de Chatillon le Duc.
La période révolutionnaire semblent s’y être déroulée sans événement marquant si ce n’est l’aventure, lointaine, du jeune Fardé, né à Venise, postillon de la poste à Villeneuve-Saint-Georges qui fut accusé « ...de propos contre-révolutionnaires tendant à avilir la représentation nationale... », Mais il fut acquitté.
Equipement
Le village
Dès je début du XIVe siècle, un moulin est cité dans les biens du chapitre métropolitain de Besançon ; certainement est-ce autour de la source de la Fontaine et du ruisseau qui fournissait l’eau à l’usage du moulin, que le village a connu sa première extension.
Selon un dictionnaire celtique, le nom de Venise proviendrait de Viniz signifiant vigne, si cette explication étymologique est sujette à caution, par contre la présence d’un vignoble y est ancienne et déjà signalée dans le rentier de la seigneurie de Châtillon-le-Duc en 1 580. Venise était alors un village très peuplé et connut son apogée au XVIIIe siècle avec 600 habitants en 1790. En 1773, on cultivait 128 arpents de vigne (soit un quart de la superficie boisée évaluée à 468 arpents) qui produisaient environ 250 muids de vin par an. Les autres cultures étaient constituées principalement par le froment (1670 boisseaux), l’orge (1.200 b.), le seigle (600 b.) et l’avoine (500 b.). On élevait alors 6 chevaux, 176 bêtes à cornes et 30 bêtes à laine ; en 1795, on ne comptait plus que 2 chevaux (certainement à cause des réquisitions révolutionnaires) pour 185 bêtes â cornes, 60 porcs et 220 bêtes à laine.
Au milieu du XIXe siècle, on recense un moulin, au centre du village près de l’étang, mû par les eaux du ruisseau de la Fontaine qui actionnait deux paires de meules, une huilerie et un battoir; ceci pendant dix mois de l’année.
Un long procès oppose, de 1853 à 1879, la communauté au meunier, Pierre Vuillier, qui prétend être propriétaire de la source et du cours d’eau qui alimentaient son usine alors que le ruisseau avait été déclaré propriété de la commune de Venise par le juge de paix du canton de Bonnay en 1791.
Une statistique industrielle de 1855 signale une carrière qui produit environ 100 m3 par an de pierre de médiocre qualité employée pour les constructions communales notamment celles des fontaines et des écoles.
L’agriculture reste prédominante avec, en 1848, 212 propriétaires qui possèdent 3.097 parcelles partagées entre 255 ha de céréale, 42 ha de prés et 75 ha de vignes alors que la surface boisée occupe 213 ha. On note l’apparition de l’élevage laitier avec 80 vaches, en 1858, pour 70 bœufs et 100 élèves.
Comme la plupart des communes voisines de la forêt de Chailluz, Venise fit l’objet, en 1905, de recherches en minerai de fer; celles-ci furent infructueuses. La même année, un plan du village signale que le moulin a été abandonné et que des travaux sont entrepris au ruisseau afin d’éviter les inondations comme ce fut le cas en février 1904.
La culture de la vigne eut â souffrir au début du XXe siècle de la crise du phylloxéra et, malgré des greffes de cépages américains, on ne cultivait plus que 15 ha de vignes en 1909 contre 160 ha de terres labourables, 100 ha de prés naturels, 39 ha de pâturages et 9 ha de prairies artificielles.